ENSAM
« Vivre en centre ancien – Définition de la problématique »
Perpignan | Mardi 24 mai 2016
La sauvegarde de pans entiers du patrimoine urbain est devenue en un demi-siècle une attitude instituée dans la majeure partie des pays d’Europe. La richesse du patrimoine historique en tant que telle y a largement contribué, mais surtout, elle s’est trouvée associée, à la vitesse de transformation devenue vertigineuse de nos cadres de vie.
En peu d’années les villes et les façons d’y vivre ont à tel point changé que ce qui était le cadre quasi-inchangé de la vie quotidienne depuis quelquefois plusieurs siècles s’est trouvé transformé aux yeux de beaucoup en autant de vestiges de modes de vie disparus et bien souvent socialement dévalués ou déclassés. Mais ce changement a aussi façonné un regard différent sur les quartiers de centre-ville en particulier, naturellement les plus anciens, qui ne sont plus uniquement regardés comme des îlots d’insalubrité, d’inconfort et de dangerosité mais potentiellement comme des sources de valorisation, d’embellissement et d’attraction urbaine sinon de revalorisation foncière.
Mais sauvegarder signifie aussi garder en vie ; ce qui ne va pas de soi si l’on considère que ce qu’il s’agit de préserver pour sa valeur patrimoniale historique ou esthétique ne peut l’être qu’à la condition d’une intervention qui combine le respect de ce qui fonde cette valeur et une modification significative de la réalité urbaine et architecturale nécessaire si l’on veut éviter que le temps ne poursuive son œuvre de dégradation et que les fragilités ou les conditions naturelles du site ne le conduisent plus à la ruine.
Sauvegarder relève donc d’un paradoxe qui a pour tendance naturelle de multiplier les partenaires, les interventions, les avis et les passions et qui nécessite la mise en route d’une dynamique collective propre à dépasser les obstacles et les impasses où conduisent le souci de garder et celui d’avoir pour cela à modifier.
Comment aborder l’intervention en secteur sauvegardé ?
Les expériences, pourtant nombreuses en Europe, n’ont pas encore livré de solution standard. Chaque ville au regard de son propre patrimoine, de ses composantes sociales, des impératifs auxquels elle doit faire face et de ses choix en matière de conception de la vie des administrés doit trouver peut-être moins la solution technique juste que la démarche adéquate pour réussir ce délicat mélange de la sauvegarde de l’ancien dans une société qui le regarde à la fois comme une richesse et comme l’héritage de modes de vie abandonnés.
Bénéficiant du parrainage de la Ville de Perpignan et de la Communauté urbaine Perpignan-Méditerranée- Métropole ainsi que de la préfecture des Pyrénées- Orientales, des soutiens de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, de l’Ordre Régional des Architectes, et de partenaires privés (François Fondeville et Bouygues Immobilier) l’ENSAM propose les 23 et 24 mai 2016 une approche en deux temps de ces questions. Tout d’abord par le biais d’un travail de réflexion, d’imagination et d’élaboration de pistes et de propositions effectué par les étudiants dans le cadre de leur cursus et par une journée de colloque destinée à stimuler la réflexion de tous les acteurs concernés dans un domaine où les formes d’intervention sont toujours à réinventer.
Jean-Paul CURNIER, philosophe
INTERVENANTS
COLLOQUE PERPIGNAN VIVRE EN CENTRE ANCIEN
Jean-Paul Curnier, philosophe
PRÉSENTATION DES TRAVAUX DES ÉTUDIANTS
Jean-Luc Lauriol et Maxime Rouaud, architectes et enseignants
UN CENTRE SAUVEGARDÉ ET PRÉCARITÉ
Alain Vernet, architecte du patrimoine
SECTEUR SAUVEGARDÉ ET PRÉCARITÉ
Emmanuel Perreau, architecte-urbaniste
REVALORISATION DE L’ESPACE PUBLIC
Elias Torres Tur, architecte catalan,
Professeur à l’Université Polytechnique de Catalogne
REDONNER VIE AU CENTRE ANCIEN
Josep Maria Llop Torné, architecte et urbaniste catalan,
Professeur à la Superior Technical School of Architecture de Barcelone