JEAN BAUDRILLARD | L’expérience de la singularité
Le complot de l’art : nudité et nullité des idoles
Université Paris-Nanterre | 28 novembre 2014
Ce colloque était consacré à la pensée et à l’œuvre de Jean Baudrillard. Il portait sur les aspects fondamentaux de la réflexion menée par Baudrillard pendant près de 40 ans : l’analyse critique de la société de consommation en référence à la notion d’échange symbolique, le rapport critique de Baudrillard au marxisme, l’interprétation de certains événements contemporains à l’aune d’une lecture transpolitique, la conception de la théorie comme miroir qui veille à séduire le réel tout en se laissant séduire par celui-ci, la réflexion sur l’art, l’esthétique et la critique, la logique du signe et de l’image à travers le cinéma et la photographie contemporains.
Marie Baudrillard & Jean-Paul Curnier | Université Paris-Nanterre – 28 novembre 2014
Jean-Paul Curnier & Jean Baudrillard | La Phare des Oliviers – 1994
Résumé de l’intervention de JPC
Que pouvait signifier pour Jean Baudrillard, penseur de la simulation, l’engagement dans la querelle publique démarrée vers 1995 en France à partir de ses déclarations sur la« nullité de l’art contemporain»?
Il s’agira dans les lignes qui suivent de ce que beaucoup voudraient aujourd’hui voir disparaître de la pensée et de l’écriture de Jean Baudrillard : de la querelle sur l’art contemporain surgie en 1996, il y a presque vingt ans. Il y sera question du véritable enjeu de ses déclarations et plus particulièrement du défi que celles-ci sous-tendaient. Défi qu’en ce temps-là nul n’a cherché à relever du côté des artistes comme de celui des commissaires et autres professionnels du « monde » de l’art, mais qui commence à reprendre forme et d’une manière pas moins virulente aujourd’hui. Cet exposé sera alimenté non par une analyse a posteriori de ce qui fut réuni sous le titre générique du « Complot de l’art » mais par l’expérience vécue ensemble de cet épisode qui nous a amené Jean et moi à des prises de positions, le plus souvent élaborées et testées ensemble , sur le mode jeu, du « Grand jeu » même, c’est-à-dire comme autant de projectiles d’une attaque explicitement soucieuse des « règles de l’art » en matière de renversement des idoles et des valeurs établies. À commencer par celle de l’art comme soi-disant sanctuaire de l’anticonformisme.